Carolina León
Firrell :
Décrivez votre travail
Luis Acosta : Je
crée avec du papier. Mon travail est une construction,
un assemblage permanent
de formes simples. Chaque bijou (bracelet ou collier) comporte une seule de ces
formes, qui est multipliée, pour créer une séquence millimétrique.
CLF : Comment décririez-vous
les personnes qui
achètent vos créations?
LA : C’est
une clientèle un rien compliquée, mais qui aime quand même se faire remarquer
où qu’elle aille.
CLF : Quel est
le regard des gens sur vos créations ?
LA : Je
n’ai jamais eu de critiques négatives. Je surprends toujours le public, qui est
loin d’imaginer que tout mon travail est en papier. On m’a déjà demandé s’il
s’agit de cuir.
CLF : Vos sources d’inspiration ?
LA : Je
ne cherche jamais l’inspiration. Je trouve les formes, les gabarits ……ce sont souvent les plus simples qui offrent d’infinies possibilités. Par exemple, à partir d’un col de chemise, j’ai
réalisé des chapeaux, chaussures ou bracelets. En partant de la forme d’un “L”
(de Luis) j’ai fait des chapeaux qui ont reçu une mention spéciale en 1988 à
Stuttgart, lors du Concours International de Designers Textiles et de Mode. Ils
font aujourd’hui partie des collections permanentes du Musée Textile de Tilburg
(Pays Bas) et du Musée du Costume à Buenos Aires (Argentine).
La simplicité du “L” m’a permis de développer toute une
série d’accessoires. Chapeaux, chaussures et bijoux…
CLF : Pouvez-vous décrire en un mot dans quel état
vous êtes en faisant votre travail ?
LA : Concentré
CLF : Pour démarrer une nouvelle création…il vous
faut……
LA : J’ai
besoin d’une forme, d’un gabarit. Et pour cela je commence à manipuler un bout
de papier. Quand elle commence à se définir… je la perfectionne. Une fois
finie, je la multiplie, et c’est à ce stade que je peux avoir une idée claire
du résultat final.
LA : La
machine à coudre
LA : Quand la
pièce est assemblée; car même, si j’imagine bien le résultat final pendant sa
réalisation, il reste toujours une part de surprise pour la fin ... c’est quand
je manipule les modules qui l’intègrent, et que les couleurs se dévoilent.
CLF : Trois mots maximum pour décrire votre atelier
LA :
Soigné, propre et accueillant
CLF : Exercer un
métier d’art est formidable car…
LA : Je
peux exprimer et transmettre mon langage artistique
LA :
L’inconvénient majeur est l’aspect économique. Le public admire mon travail,
mais son prix reste un obstacle à l’achat pour certains. Nombreux pensent que
comme il s’agit d’œuvres en papier, elles devraient couter peu. Or, par exemple
, pour un collier j’investis 60 heures de travail, et pour un bracelet la
moitié …
CLF : Pouvez-vous citer un “crime” contre les
métiers d’art ?
LA : La copie
CLF :
Qu’avez-vous appris sur vous-même à travers vos œuvres?
LA : Mon
sens de la discipline et de la responsabilité. Sans elles, je n’aurais jamais
rien obtenu…
CLF : Si vous aviez le temps et la
possibilité quel autre métier d’art aimeriez-vous explorer ?
LA : J’aurais bien aimé travailler le métal, car je
considère une grande partie de mes bijoux comme des sculptures.
CLF : Avez-vous
un bon équilibre travail/vie personnelle ?
LA : J’ai
trouvé un équilibre qui me convient parfaitement
CLF : Un créateur qui vous épate ?
LA :
Vivienne Westwood
CLF : Votre
prochaine exposition ?
LA :
• Du 3 au19 mai, INTENTION PAPIER 2013, Carré des Coignard,
Nogent sur Marne, France
• Du 22 au 28 mai, Korea Craft Designer Association, Annual
Exhibition 2013 - IAN Gallery, Seoul, Corée.
• Du16 juin au 8 septembre - Galerie help u zelven,
Winterswijk, Pays Bas
• Du 6 septembre à décembre - Valtopina Museum, Valtopina (Perugia), Italie
• Novembre - AUTORIA BsAs, Buenos Aires, Argentine
CLF : Où peut-on acquérir vos créations?
LA : En
France, lors de ma prochaine exposition au sein du Collectif INTENTION PAPIER à
Nogent sur Marne.
En Europe, dans plusieurs galeries en Espagne, en
Suisse ou ici aux Pays Bas où mes bijoux sont en dépôt. Malheureusement la
crise économique a fait que 5 des galeries avec qui je travaillais ont du
fermer leurs portes.
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