N°18 -L'entretien avec ... Isabelle Bonte (De Fer est mon Fil)

Décidément 2014 commence bien. Je suis ravie de vous présenter l'entretien avec Isabelle Bonte
alias  De Fer est mon Fil ,  qui se prête à répondre à mes questions .

Carolina León Firrell :

Décrivez votre travail

Isabelle Bonte : Ce sont des sculptures en fil de fer dont certaines parties sont habillées de tarlatane teintée. Parfois, sous globe, ou sur céramique, à poser ou à suspendre, ce sont des structures qui pour moi évoquent des ailleurs en alliant l’air, la mer et la terre … 

CLF : Comment décririez-vous

les personnes qui achètent vos créations?

IB : Des particuliers, des collectionneurs, des boutiques et des galeries. Je constate aussi à chaque fois que les hommes et les femmes, les personnes âgées et les enfants qui voient mon travail, ont cette capacité à prendre le temps de la découverte.  

CLF : Quel est le regard des gens sur vos créations ?

IB : Lorsque j’expose, ce que j’aime c’est cette parenthèse d’observation qui m’est donnée. Après les premiers commentaires qui souvent me touchent, le comportement qui  revient régulièrement  devant mes sculptures  s’accompagne d’un silence. A cet instant, la personne se penche, son œil chemine d’un ponton à l’autre, je la vois « choisir sa cabane », redescendre par une échelle, elle explore, embarque, part avec les nuages … J’adore ces moments !

CLF : Vos sources d’inspiration ?

IB : Tout ce qui m’enthousiasme. Je suis toujours impressionnée par des photos de paysages sublimes, de constructions incroyables … mais ce qui m’inspire est quelque part entre mon quotidien et mes rêves … un bout de ciel, une ombre, la forme d’un nuage, d’une branche, la torsion d’un bout de fil, un caillou retrouvé au fond d’une poche … C’est l’accumulation de tout ce que l’on peut observer, ressentir tout au long de sa vie,  tous ces petits riens que l’on retient … Quelque chose  qui entre en résonance entre hier et aujourd’hui, entre le conscient et l’inconscient.

CLF : Pouvez-vous décrire en un mot dans quel état vous êtes en faisant votre travail ?

IB : Différent à chaque étape. Je l’analyse comme un état de concentration oscillant entre réflexion et  méditation

CLF : Pour démarrer une nouvelle création…il vous faut……

IB : Un vrai moment de calme, puis généralement un accompagnement musical précis.

CLF : Votre outil favori ?

IB : je les aime tous ! Crayons, pinces, pinceaux, ce sont tous les complices de mes mains.

CLF : Quelle étape de la réalisation préférez-vous ?

IB : Comme les outils, toutes: les moments qui m’échappent, le dessin sur papier ou directement dans l’espace avec mon fil, l’habillage des volumes, le montage sur céramique pour certaines pièces, jusqu’à l’accrochage et la disposition de chaque sculpture.  Chaque étape est importante.

CLF : Trois mots maximum pour décrire votre atelier

IB : Vraiment - trop - petit !

CLF : Exercer un métier d’art est formidable car …

IB : très personnellement et même si cela prend du temps, c’est être en accord avec soi-même. C’est une immense liberté que de se sentir à sa place.

CLF : Mais l’inconvénient est …

IB : … toujours les mêmes j’imagine; entre les périodes de doutes et la difficulté d’en vivre, de concilier les exigences liées à ces métiers  et le quotidien d’une vie de famille …

CLF : Pouvez-vous citer un “crime” contre les métiers d’art ?

IB : La spéculation.

CLF : Qu’avez-vous appris sur vous-même à travers vos œuvres?

IB : Les enseignants ont toujours rapporté à mes parents : «  Isabelle a souvent la tête dans les nuages ». Depuis, mes échappées belles perdurent et je sais aujourd’hui que c’est une nécessité.

CLF : Si vous aviez le temps et la possibilité quel autre métier d’art aimeriez-vous explorer ?

IB : Restauratrice, afin d’entrer un temps dans l’univers d’autres artistes ... L’écriture me semble une aventure formidable, sûrement difficile mais terriblement enthousiasmante. La musique, la danse, le théâtre pour d’autres formes de partage

CLF : Avez-vous un bon équilibre travail-vie personnelle ?

IB : Je l’espère suffisant pour ma famille, mais forcément difficile pour moi car le temps me manque toujours.

CLF : Un créateur qui vous

épate ?

IB : … beaucoup me fascinent. Ils sont trop nombreux pour n’en choisir qu’un et dans des domaines très divers ; compositeurs, peintres, réalisateurs, photographes, … Dans le domaine du fil de fer,  il y a une dizaine d’années, la découverte du travail de Vox Populi m’a confortée dans mes choix. Plus récemment c’est le travail de  Au fil de fer  qui m’a le plus enthousiasmé pour les belles idées et réalisations de Franck Dorat … à suivre.

CLF : Votre prochaine exposition ?

IB : 2014 commence par le salon Maison & Objet, fin janvier,  où je suis invitée par Elena Caponi à poser quelques créations sur le stand de Gervasoni. Au mois de mai, c’est à la Galerie Des Dominicains  à Nice, que Valérie Altounian de la galerie Atelier 5 a choisit de me présenter.  Et puis à l’automne, c’est en Suisse que Marianne BRAND m’accueille à nouveau,  dans sa chaleureuse galerie de Carouge, pour une exposition personnelle.

CLF : Où peut-on acquérir vos créations?
IB : Pour mes sculptures,  je suis artiste permanente à la galerie Atelier 5 de Nice et à la fin de cette année j’aurai à nouveau des pièces à la galerie Marianne Brand en Suisse. Pour les plus petites pièces et/ou des objets décoratifs, je serai pour cette année dans trois boutiques sur Paris : Objet Céleste et Ursa Minor , respectivement au 34 bis et 25, rue Bichat dans le X° et Engrenages au 107,rue des Dames dans le XVII°. Et lorsque j’ai un peu de temps, c’est à mon atelier dans le XX°.

Merci Carolina !

CLF : Mais non ! Merci à toi Isabelle !

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